Qu’advient-il du portrait sous le règne de Covid XIX ?
En 2020, je voulais faire le portrait d’un ami. Un portrait dessiné pourrait retranscrire, comme une photographie, son état du moment. Son état du moment en temps de pandémie, donc… Tous contraints par cette crise, nous nous retrouvons à cacher nos visages derrière ces masques de protection anti covid-19 provoquant une uniformisation faciale. Je me suis alors demandé, qu’adviendrait-il du portrait, en se pliant aux consignes sanitaire?
Le portrait du peintre Olivier Larivière a marqué le début de la série. Au début, je dessinais en présence du modèle. Mais la contrainte du confinement a fait évoluer le protocole. J’ai alors amorcé une nouvelle étape dans la série : le dessin à distance.
De ce fait, le trait a lui aussi évolué. Et finalement, l’uniformisation par les masques était un préjugé illusoire : le masque devient un accessoire de mode, révélant parfois plus encore la personnalité de chacun. D’autre part, il demeure des choses essentielles, bien qu’on ne voit pas la bouche : le regard, sur lequel je me suis particulièrement attardé, et les mains. Enfin, la posture d’ensemble.
Avec la pandémie, la consommation en ligne de contenu culturel a explosé et pourtant les métiers de la culture ont rarement été autant mis à mal, « invisibilisés » pour ainsi dire (tout ne se passe pas que sur Internet…).
En concentrant cette série sur les artistes, sur métiers de la culture, cette série est ma réponse par un « effet Streisand » 1 à ceux qui nous considèrent comme « non-essentiels ».
Tout naturellement, avec pour maître-mot de l’année « télétravail », le premier lieu d’exposition de ces dessins est Internet. C’est donc d’abord sur Instagram que je présente, au fur et à mesure, les dessins. Cependant, l’objectif est d’exposer cette série dans un lieu réel et d’en faire une édition. Rien ne vaut la présence physique.
Née de la crise sanitaire qui contraint à l’isolement, cette série offre une opportunité : recréer le lien manquant.