AUTOUR DE L’ÉCRIVAIN LOVECRAFT

Série de peintures numériques réalisées sur IPad – dimension variable – 2020

 

Texte de François Bon

Connaissons-nous Lovecraft ? On commence tout juste, à mesure que se dévoile l’océan de ses 35 000 lettres (au minimum).
On le découvre par Sonia, qu’il rencontre à 32 ans, puis mariage et 2 ans de vie commune, avant retour à Providence et divorce en 1928.
Lovecraft voyageur : ses équipées, chaque printemps et chaque été, tout au long de la côte Est, dormant dans ces autobus des années 20 pour ne pas payer d’hôtel, de Québec en haut à la Louisiane et Mobile tout en bas.
Alors l’imaginaire, qui est notre imaginaire d’aujourd’hui, comment se forge-t-il, dans les livres, dans les marches, dans les nuits ? Entrer dans les carnets de Lovecraft, s’asseoir à sa table, entendre ses personnages, puisque ce qu’ils décrivent c’est là où nous entrons.
Comprendre les fantômes : la ville s’est arrêtée depuis lui. Ce qu’on voit, ce qu’on touche, il l’a vu. Ces fantômes, à nous de mieux regarder, dans la lentille du télescope de l’adolescence, chez le bouquiniste où après sa mort se sont dispersés ses livres, dans les immeubles qu’il a vu se construire et qui aujourd’hui s’endorment.
Notre temps n’est pas guéri. Notre temps n’est pas délivré de la peur.
À Providence les monstres que décrit Lovecraft, et qu’il a vus et écrits, sont encore prêts à surgir des eaux et du ciment, du bruit même de la ville.